Enquête auprès des commerçants : le combat devient difficile

À deux jours du début des soldes, UCM a interrogé les commerçants indépendants pour connaître leur situation et leur état d’esprit. Ils restent pour la plupart combatifs et créatifs, mais l’inquiétude est palpable et le découragement menace. Le retour en arrière décidé lundi quant aux conditions de shopping (pas plus de trente minutes, une seule personne sauf sur rendez-vous) est un handicap supplémentaire.

Les soldes d’été commencent ce samedi 1er août. Quel est le moral des commerçants indépendants à l’approche de cette date importante pour eux ? UCM les a interrogés et a obtenu 656 réponses, formant un échantillon représentatif.

Depuis la réouverture de début mai, après presque deux mois de lockdown, la situation reste difficile. Plus de 80 % estiment que la fréquentation de leur magasin reste plus faible que la normale, pour 4,5 % qui constatent un certain rattrapage des semaines perdues.
Ils sont donc logiquement 88 % à annoncer un chiffre d’affaires en baisse pour les six premiers mois de l’année, et même 76 % en forte baisse.
Cette situation a des effets en cascade : moins de un sur trois a maintenu ses commandes auprès de ses fournisseurs. Les autres ont annulé ou reporté.

Malgré la réduction des achats, le report des soldes d’un mois (de juillet à août) et la pratique massive des offres conjointes durant ces dernières semaines, les stocks restent importants. Ils sont supérieurs à ceux de l’année dernière pour 43 % des commerçants. Cela signifie qu’il y aura de bonnes affaires à réaliser pour les consommateurs dès les premiers jours. Un magasin sur deux affichera des réductions de 50 % ou davantage dès samedi !
Les commerçants interrogés sont pessimistes sur le résultat de ces soldes reportés : 88 % d’entre eux pensent que les ventes seront inférieures à celles de juillet 2019. Les mesures prises lundi par le Conseil national de sécurité pèsent sur leur moral.

Au-delà des soldes, l’avenir est inquiétant. Un commerçant sur quatre seulement n’a pas de problèmes de liquidités. Les autres ont besoin d’argent frais pour faire face à leurs obligations (rachat de stock, loyer, personnel éventuel…). Ils sont 18,5 % à estimer avoir besoin de plus de 20.000 euros pour survivre.
L’enquête comportait une question ouverte : “Êtes-vous inquiets et pourquoi ?” Ils ont été 539 à s’exprimer et cinq à répondre “non”. Les autres sont minés par les difficultés financières et surtout rongés par l’incertitude. Un nouveau confinement serait le coup de grâce pour beaucoup d’entre eux.

Ce sondage révèle une situation inquiétante, sinon dramatique. UCM appelle donc les autorités à suivre la situation et à prévoir les aides nécessaires. Elle espère également un soutien des consommateurs aux commerces de proximité même si les conditions de shopping ne sont pas idéales. Il faut rappeler que faire ses courses à deux reste possible en prenant rendez-vous.

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